dimanche 12 avril 2015

"Qu'est-ce que la permaculture?"

La permaculture, par M.Karmati


Ce terme attribué à Bill Mollison et David Holmgren provenant de l'expression plus ancienne de « permanente agriculture » regroupe un ensemble de pratique permettant de tendre vers une agriculture saine et durable.

Il s'agit d'introduire un design au sein de nos potagers et vergers. Ce design doit être pensé de tel manière que l'énergie nécessaire à la vie du jardin provienne au maximum du jardin lui-même.

On partage notre jardin ou ferme ou différente zone d'influence. Les parties les plus actives seront le potager, le poulailler et tout ce qui a besoin d'un regard quotidien. En s'éloignant de ce centre, on arrive vers des zones de plus en plus sauvage et autonome.

Les ingrédients du succès :

    ⁃    de la biodiversité. C'est en favorisant les bonnes associations de plantes et de mini-écosystèmes que l'on évite les maladies, les ravageurs, etc... Il faut que les espèces et écosystèmes présents tendent vers l'harmonie.
    ⁃    La production d'énergie (bois, compost, engrais vert, fumier,...)
    ⁃    tendre vers un maximum de non-agir.


Le but de ce design est d'aller vers une agriculture plus sauvage, plus autonome et riche en biodiversité. Il répond à une nécessité écologique de conservation de l'énergie, un besoin de réduire l'activité agricole mécanique qui appauvrit les sols, un retour nécessaire de la beauté dans l'agriculture et une économie de travail inutile pour l'être humain.


Culture sur butte auto-fertile

La culture sur butte est un des designs porté par la permaculture. Il s'agit de tenter de gagner en efficacité sur de petits espaces. Ce type de culture possède de multiples avantages qui sont d'abord liés à sa forme :

    ⁃    le sol est très bien drainé (évite le gel de l'eau dans le sol en hiver)
    ⁃    la surface de culture est plus importante puisque la forme est arrondie
    ⁃    différents types de climats y sont représentés car on peut exposer une face côté sud et l'autre côté nord par exemple
    ⁃    les associations de plantes peuvent y être plus productives puisque les cultures qui seront au sommet de la butte bénéficieront des apports des cultures « latérales »
    ⁃    le travail est plus évident car la butte mesure en général 50 cm de hauteur, on peut même parfois travailler à genoux
    ⁃    la création d'allées permet d'y semer des engrais verts qui seront ensuite arrachés progressivement pour pailler la butte et donc économiser de l'eau. En effet, le fait de poser des herbes fraîches ou séchées (sans graines) au pied d'une plante permet de conserver l'humidité dans la sol grâce à sa couverture et de l'enrichir lorsque qu'il se décomposera. C'est pour cela qu'on l'appelle « auto-fertile ».





Elle possède néanmoins quelques inconvénients :

    ⁃    un peu de travail au départ pour former la butte (compter 2h pour former une butte)
    ⁃    évaporation de l'eau plus importante qu'en sol plat


Plusieurs types de buttes qui existe (une infinité même). Présentons deux systèmes. Le système en lasagne et le système terre simple.

Le système en lasagne est certainement le plus efficient. On superpose des couches d'apports azotés et carbonés.

Un apport azoté est une matière organique vivante et fraîche (tonte de gazon, feuilles vertes, engrais vert...). Un apport carboné est issu d'une plante séchée et en général jaunie ou noircie par le temps (paille, bois mort, carton, …)

Le mélange de l'azote et du carbone accélère le processus de décomposition des éléments introduits et produit un « compostage » qui va attirer toute la vie du sol. Ce sont les micro-organismes et les vers de terre qui travailler pour nous en compostant, labourant...

Ceci est la simple reproduction à une plus petite échelle de ce qui peut se passer en sol de forêt où ces différentes couches se superposent naturellement au fil des saisons : les feuilles tombes, sèchent, se décomposent... et tout le monde sait qu'un sol de forêt est léger et meuble. Autrement qu'il est une surface de culture idéale. Il faut donc imiter le sol de forêt pour obtenir une activité biologique similaire qui permet d'avoir un sol toujours aéré et vivant.

Concrètement, nous avons superposé (de la couche la plus basse à la plus haute) :
carton (carbone) / fumier (azote) / bois d'écorce (carbone) / compost (azote) / bois d'écorce (carbone) / tonte de gazon (azote) / paille de blé (carbone)

La dernière couche de paille est très importante car elle permet de conserver l'humidité du sol et donc de réduire fortement le problème d'évaporation de la butte et la propagation des herbes non désirées.

Avantages : Elévation rapide de la température grâce au compostage azote/carbone. La butte sera très active l'année même où elle est réalisée et la suivante.

Inconvénient principal de cette méthode : le compostage des différentes couches provoquera un affaissement puis la disparition de la butte sur une, deux ou trois années. Il faudra la refaire à chaque fois.


La méthode classique, sans apports :

On forme une butte de terre en creusant des allées, on ajoute de la paille pour limiter l'évaporation. On paille au fur et à mesure avec l'engrais vert semé dans les allées.

Avantages : peu de travail. Un sol bien drainé et où l'humidité est conservée par la paille.
Inconvénients : Pas de grande élévation rapide de température comme dans le système en lasagne donc moins d'efficacité immédiatte.

Un troisième méthode consiste à ajouter des troncs d'arbres au fond du système en lasagne, ce qui permet de retenir de l'eau en grande quantité (le bois joue le rôle d'éponge). Il permettra de retenir beaucoup d'eau en cas de fortes pluies et de la redistribuer lentement en cas de sécheresse. Cette méthode permet également de maintenir la forme de butte durant plusieurs années (grâce au troncs d'arbres).

1 commentaire:

les jardiniers du vendredi a dit…

M.Karmati, kel poét'!!!!!
M.V